Actuellement, le cinéma voit naître de nouveaux clichés qui sont pour beaucoup les évolutions des anciens (Westerns, ...). En effet, ces dernières années des réalisateurs comme Quentin Tarantino ont parfois fait, sciemment, un grand usage des clichés de films antérieurs. Le cliché est aussi à la base des sketches de nombreux comiques de music-hall par exemple. Certaines scènes sont de véritables clichés: lorsque le héros fume une cigarette, ou les scènes de baiser passionné entre protagonistes. Certains artistes utilisent sciemment des clichés, non pas dans un but humoristique, mais pour leur donner une dimension, une profondeur nouvelle. Par exemple, le film de science-fiction Blade Runner, de Ridley Scott, met en scène un futur imaginaire avec des personnages types du film noir (détective désabusé, femme fatale...), comme pour dire que ces personnages sont intemporels et correspondent à quelque chose de bien réel.
La scène du baiser dans les films des années 1940/1950 est un modèle éculé de cliché, surtout de nos jours pour produire un effet " kitsch " romantique. Quelques films utilisent l'autodérision en faisant appel volontairement à un certain nombre de stéréotypes. C'est tout particulièrement le cas du film Last Action Hero de John McTiernan, qui recense (de par son sujet)de nombreux clichés cinématoraphiques : ainsi le héros ne se fait jamais mal et les numéros de téléphone, dans les films, commencent toujours par " 555 ". C'est également le cas du film Il était une fois, des studios Disney et avant lui de Shrek, sur un mode plus satirique.
De plus, le cinéma est aujourd'hui utilisé pour traiter des sujets d'actualité et justement faire évoluer les visions figées du public et leurs idées arrêtées, en effet, au début du XXIème siècle, le racisme à l'école (par exemple) se décline avec l'Esquive d'Abdelatif Kechiche, dans lequel Krimo, jeune arabe emprisonné dans un quotidien sordide, tombe sous le charme de la belle Lydia, jouée par Sara Forestier. A l'école, les élèves découvrent Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux. Les réconciliant ainsi avec la culture française classique, ce film présente la banlieue comme un espace où la culture peut encore être un luxe. Loin des polémiques des deux films précédents, il es reconnu par le milieu avec une unanimité rare. Après Entre les murs, palme d'or à Cannes en 2008, Nous, Princesse de Clèves film documentaire de Régis Sauder sorti en mars 2011, réactualise le débat en le déplaçant à Marseille. Ces films proposent la culture comme terrain d'échange et de rencontre entre populations si différentes d'un même pays et tentent de faire évoluer les stéréotypes sur la dangerosité des banlieues et de leurs populations. En 2004, Luc Besson produit et coécrit Banlieue 13, réalisé par Pierre Morel. Nous voici plongés dans la périphérie de Paris dans un futur très proche. Comme dans le film d'anticipation New York (1997), un super-flic est lâché dans un territoire hostile. Définitivement, traiter les quartiers populaires au cinéma ne semble pas pouvoir s'affranchir de clichés. Stéréotypes contre stéréotypes, il s'agit toujours de trouver les causes d'un désastre social.
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| Pochette du DVD de L'Esquive d'Abdelatif Kechiche |
Enfin, le cinéma d'aujourd'hui sait s'adapter à nos sociétés et à nos préoccupations. En effet, de plus en plus de films permettent aux spectateurs de se divertir en acquérant des informations et des inquiétudes nouvelles, comme le réchauffement climatique, les dénis de grossesses ou encore les problèmes de santé (Intouchables). Néanmoins, plus le cinéma évolue, plus les spectateurs se lassent de voir et revoir des situations et des personnages "types", c'est pourquoi aujourd'hui, les attentes du public sont plus de découvrir de nouveaux univers sur les écrans, de nouvelles histoires, décalées de la réalité plutôt que de simples illustrations de leurs vies quotidiennes ou des histoires de super-héros sans cesse basées sur les même mythes.
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| François Cluzet et Omar Sy - Intouchables |
